Les tribulations du « kamember» en Russie

kamember

Les formes sont rondes et familières. Elles naissent dans les entrailles du marché couvert d’Obninsk, une ville située à 85 kilomètres au sud-ouest de Moscou et connue comme l’une des plus importantes cités scientifiques de Russie – le premier réacteur nucléaire pour la production d’électricité y a été inauguré en 1954. Il ne s’agit pourtant pas ici de technologie de pointe, mais de crottins et de saint-marcellin qui, alignés sur des palettes, requièrent néanmoins aussi beaucoup d’attention.

Le 30 juin, l’embargo a été prolongé par le chef du Kremlin, jusqu’à la fin 2018.

Après trois ans d’embargo décrété par Vladimir Poutine contre les produits frais européens, en représailles aux sanctions occidentales appliquées en réaction à l’annexion de la Crimée et au conflit armé dans l’est de l’Ukraine, le marché du fromage, en Russie, explose. Passée une morne période où n’existaient plus que des succédanés de cheddar vendus sous forme de brique sans goût, les produits de « substitution » ont fait leur apparition. Le « kamember » made in Russia s’est développé. Le premier saint-marcellin est né. Bientôt ce sera le tour du chaource. Le 30 juin, l’embargo a été prolongé par le chef du Kremlin, jusqu’à la fin 2018.

Philippe Nyssen tient ses statistiques en main. La consommation russe a augmenté de 790 000 tonnes en 2013 à 1 055 000 tonnes deux ans plus tard, en hausse de 34 %. La production domestique a crû de 103 % tandis que les importations, logiquement, ont chuté de 45 %, passant de 370 000 tonnes en 2013 à 205 000 tonnes en 2015, un an après l’instauration de l’embargo. A 51 ans, cet entrepreneur anversois, spécialisé dans l’immobilier industriel, fort de multiples activités au Kazakhstan et en Russie, où il est arrivé en 1992, a donc décidé d’investir dans le fromage après avoir fait le constat que, « depuis 2014, les étagères restaient vides ».

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